Les moulins de BASSILLY.
Historique du moulin à vent
Source principale:-Le livre historique sur Bassilly par Victor DUBOIS.
Introduction : Le moulin dans son milieu : droit, économie, paysage.
« A partir du moment où nous regardons le moulin non seulement comme une machine mais aussi comme un édifice particulier installé dans un endroit précis, il ne peut plus être abordé seulement en lui-même.
Les moulins du Hainaut, et notamment la plupart de ceux qui subsistent aujourd'hui, ne peuvent se comprendre sans une analyse des données du contexte, sans un examen des interrelations qui s'établissent entre le moulin et les différentes dimensions de l'environnement dans lequel il a été créé.
Il s'inscrit dès son origine au cœur de la question de la banalité. Ceux qui se souviennent des leçons d'histoire qui leur ont été dispensées à l'école primaire gardent en tête l'image du moulin banal, pièce maîtresse dans le rapport entre le seigneur et les manants. Etudier la place qu'occupe le moulin dans le système du droit, dans le monde des conceptions juridiques de l'Ancien Regime, revient à poser la question de la banalité. Par le fait même qu'il apparaît en rapport étroit avec les structures du monde médiéval, le moulin devra nécessairement trouver une partie de son sens dans les lois, les usages et les règlements qui régissent ce monde.
Au niveau des réalités matérielles de l'environnement, l'installation de tel moulin à tel endroit du paysage est toujours le résultat d'un choix. Du fait de la grande ancienneté de l'implantation de bon nombre de moulins hainuyers, nous ne pouvons guère compter sur des documents d'archives pour retrouver tous les motifs qui ont conduit à telle localisation précise. Il faut passer par l'analyse des cas particuliers, essayer de dégager des constantes, restituer les attitudes des constructeurs à l'égard du paysage et à l'égard des différentes dimensions susceptibles d'intervenir dans l'implantation géographique des moulins. A partir de la période moderne, les motivations apparaissent plus nettement quoique de manière non systématique.
Partiellement déterminé par le paysage et par la conception qui a cours quant à la dimension spatiale, le moulin est également à l'origine d'aménagements divers en rapport notamment avec la régulation du cours des rivières, la voirie, la pêche et la navigation. C'est sur des questions d'ordre géographique que s'affrontent les différents riverains d'un cours d'eau.
Et le meunier n'est certes pas le dernier à defendre son point de vue et ses intérêts. Ce fut notamment le cas le long de la Sennette.
Le moulin entretient encore des liens privilégiés tantôt avec le village, tantôt avec l'abbaye ou le château seigneurial, tantôt enfin avec la ville. Mons, Tournai et Charleroi présentent à ce propos autant de cas particuliers.
Le moulin intervient comme une pièce non négligeable dans un système économique. Il est d'abord gain de temps car il réalise rapidement un travail auparavant manuel et fastidieux. Il est aussi lieu de dépenses et lieu de profits. Le moulin coûte cher à l'installation… et il peut également coûter cher à l'entretien.
Gérard Bavay dans Moulins en Hainaut (Crédit Communal) page 78
Constamment menacé par les élements (incendie par la foudre, inondation, tempête…) il doitse montrer solide et sera donc plus coûteux.
Mais le moulin est aussi un point névralgique de vie économique. On y apporte un produit de première nécessité. On en attend une farine abondante et de qualité. Le meunier fait payer les services de son moulin. Pour le propriétaire, il importe de rentabiliser les investissements, de mettre éventuellement au point des systèmes améliorant la production ou la productivité.
Le moulin est enfin une manière de tirer des revenus de la force du vent et de l'eau des rivières »
Ajoutons à ce qui précède :
que les moulins étaient dits “banaux” car soumis à une redevance au seigneur tout en étant d'un usage public et obligatoire.
que d'après Léo Verriest , l'éminent historien du Hainaut, ce furent les Francs qui construisirent dans nos régions les premiers moulins à eau.
Des artisans bassilliens renommés
Avant d'en venir à l'histoire de nos moulins à eau et à vent, je m'en voudrais de ne pas citer deux de nos artisans-menuisiers d'autrefois dont la renommée s'étendait bien au-delà de nos frontières.
Il s'agit d' Emile Parfait et de Joseph Dubois , L'un et l'autre s'étaient spécialisés dans la construction et la restauration de charpentes de moulin. Pour Joseph Dubois, à cette spécialisation, s'en ajoutait une autre, bien plus compliquée et à grands risques, celle de transporter un moulin à vent, sans être démonté, d'un endroit à un autre avec, parfois, la traversée d'un chemin encaissé et terreux. La technique utilisée était la suivante : le moulin était emmené de son ancien au nouvel emplacement au moyen de rouleaux qui se mouvaient sur un gros plancher mobile trainé par des chevaux ou des bœufs.
Quelques exemples où cette opération a été effectuée avec succès par Joseph Dubois :
à Silly en 1861 pour le moulin Lemaire,
à Silly encore en 1868 pour le moulin Seghers
à Fouleng en 1885 pour l'unique moulin de Fouleng.
En-tête de facture du menuisier Emile Parfait