Le GRP 125- entre Sambre et Meuse- étape 6-
De Doische vers Hastière, en suivant la rivière Hermeton.
L' Hermeton est une rivière, affluent en rive gauche de la Meuse . Elle coule dans la province de Namur , dans la région de l' Entre-Sambre-et-Meuse , et se jette dans la Meuse au niveau d' Hermeton-sur-Meuse dans l'entité d' Hastière . L'Hemeton est une rivière sauvage, elle coule parfois en torrent, parfois paisiblement. Elle est bordée d'arbres qui parfois s'écroule dans son lit. Les arbres sont aussi parfois coupés par les habitants aquatiques de son cours, les castors.
Rivière propre, rapide et poissonneuse, l'Hermeton coule d'Est en Ouest, à travers la Fagne puis le Condroz, de Neuville jusqu'à Hermeton-sur-Meuse, sur 31 km. Jadis appelée «Grande Eau», la rivière traverse ainsi plusieurs villages très anciens, chargés d'histoire.
L'Hermeton n'est pas vraiment une rivière comme les autres. S'écoulant en milieu rural, d'abord dans la Fagne schisteuse, elle n'est que très peu polluée, même en été. Rapide, elle devient très sinueuse tandis que sa pente s'accélère encore sur la deuxième partie, condrusienne, de son cours : exclusivement boisée, elle traverse une vallée encaissée, peu accessible et donc peu fréquentée par l'homme. Une autre caractéristique de l'Hermeton est sa « réponse » très vive aux fortes pluies : une journée de précipitations importantes lui suffisent pour atteindre son niveau maximum à l'embouchure avec la Meuse.
Les crues fréquentes de la rivière ont pour effet, sur sa partie boisée, de créer des alluvions donnant naissance à une flore spécifique. Chaque fois qu'il visitera cette vallée froide, le naturaliste fera des découvertes, tant sont variées la faune et la flore de la région. Avec de la chance et pour peu qu'il reconnaisse le cri strident caractéristique, il verra peut-être un éclair bleu au ras de l'eau : le martin-pêcheur est en effet revenu sur les berges de l'Hermeton.
Cimetières mérovingiens et anciennes voies romaines, villages d'antan que firent prospérer notamment les carrières, moulins du siècle dernier ou plus vieux encore : les vestiges du passé abondent sur les rives de la rivière.
Quittant le plateau de Neuville-Philippeville où il prend naissance, l'Hermeton traverse tout d'abord la Fagne schisteuse. Rapide, très propre et remplie de poissons, la rivière rencontre plusieurs villages, de nombreux moulins, d'anciennes carrières. Il entre alors dans sa partie condrusienne, à travers bois, au fond d'une vallée froide et encaissée. La végétation luxuriante y est marquée par les crues de la rivière qui se jette ensuite dans la Meuse.
Depuis sa source au nord de Neuville, l'Hermeton coule d'Est en Ouest pendant 31 km avant de rejoindre la Meuse à Hermeton-sur-Meuse, à 5 km de la frontière française. Il traverse tout d'abord de vastes prairies sur les communes de Neuville, Samart, Sautour, Villers-le-Gambon, Sart-en-Fagne, Romedenne et Vodelée. C'est son premier visage, celui des paysages de la Fagne schisteuse.
Son second visage est condrusien . Toutefois, le paysage de ce Condroz est si atypique qu'on le nomme volontiers « Condroz de l'Hermeton ». La rivière devient sinueuse au fond d'une vallée très encaissée et difficilement accessible, dans un décors uniquement forestier. Elle délimite alors en rive droite les communes de Gochenée et d'Hermeton-sur-Meuse, et en rive gauche celle de Morville, Soulme et Hastière-Lavaux.
Bien qu'étendu avec 16.100 hectares, le bassin de l'Hermeton est peu peuplé: la population normale des villages traversés ne dépasse jamais 500 habitants (sauf à Hastière-Lavaux, où résident un millier de personnes).
C'est pourquoi l'Hermeton, aussi appelé « grande eau » autrefois, est souvent décrit comme un « cours d'eau rural ».
En vacances toutefois, les populations gonflent presque partout dans la vallée : les 15 campings de Hastière-Lavaux par exemple, accueillant jusqu'à 20.000 personnes, qu'attirent notamment l'église abbatiale romane ou encore les grottes du Pont d'Arcole.
Plusieurs études le confirment, l'Hermeton est particulièrement peu pollué. Et même en période estivale, le pouvoir auto-épurateur du ruisseau et de ses affluents demeure suffisant. Il s'agit aussi d'une rivière calcaire très poissonneuse (deux à trois fois plus que le Viroin ou la Semois), ne subissant qu'une faible pression de pêche. Les poissons y sont non seulement nombreux mais aussi variés : plus de 16 espèces sont représentées. Truites, ombres et barbeaux se succèdent selon la pente jusqu'à Soulme, où une rupture de pente provoque l'apparition d'une nouvelle zone à ombres, jusqu'à la Meuse. Ce dernier ronçon de rivière est peu convoitée par les pêcheurs car difficilement accessible.
Il s'agit aussi d'une rivière capricieuse, très rapide (assez froide par conséquent), dont les crues sont célèbres : le dernier kilomètre de son cours a d'ailleurs été aménagé afin de limiter les dégâts occasionnés par ces crues. L'été - particulièrement les années de sécheresse - le débit de la rivière n'est rien en comparaison de ce qu'il peut devenir en hiver ! En effet, l'Hermeton a pour caractéristique de « répondre » très rapidement aux fortes pluies. Une journée de précipitations importantes suffit pour que le débit enregistré à Hermeton-sur-Meuse atteigne un maximum ! Sur la partie condrusienne, où elles surviennent dans des régions généralement non habitées, ces crues présentent au moins l'avantage de créer des alluvions. La stagnation occasionnelle de ces eaux riches en éléments nutritifs permet le développement d'une végétation luxuriante. Remarquons encore qu'il s'agit d'une vallée froide, qui constitue la limite septentrionnale de l'aire de distribution de plusieurs plantes provenant du Nord et de l'Est. L'orme-lys, par exemple, ou encore l'aconit tue-loup, y sont des plantes caractéristiques.
C'est donc au nord de neuville que l'Hermeton prend naissance, à proximité d'une ancinne villa romaine qui fit autrefois l'objet de fouilles. De la période romaine, marquée par l'exploitation du fer dans la région, on retrouve aussi les vestiges d'une ancienne voie, relativement parallèle à la rivière, qui reliait le plateau de Philippeville à la vallée de la Meuse.
Après avoir traversé Neuville, l'Hermeton passe par un ancien moulin avant d'arriver à Sautour, ancien poste avancé fortifié de Philippeville, juché sur un promontoir rocheux. En chemin, la rivière recueille les eaux de différents ruisseaux : de la Fontaine Samart, des Gérinaux et du grand Pré. Ce dernier, qui alimente les étangs du château de Merlemont, rejoint l'Hermeton au lieu-dit Wé Charnois, entre Merlemont et Villers-en-Fagne.
Après une douzaine de kilomètres, les eaux lentes du Grand Ry et du Fambay affluent en rive droite. On arrive alors à Romedenne, où l'Hermeton reçoit un de ses principaux affluents : la Chinelle. Notre rivière rencontre alors le moulin de Vodelée. Comme la plupart des moulins de la région, il date du siècle dernier. Certains de ces moulins, délaissant la roue à aubes, étaient actionnés par une vis sans fin, ce qui permettait un meilleur contrôle de la force hydraulique. Dans les bois de Vodelée, on trouve encore la source de Bonne Fontaine et sa chapelle surmontée d'un bulbe. Cette chapelle date du XVIIè siècle : selon la légende, elle aurait été édifiée suite au serment d'un seigneur, effrayé par un terrible orage. A cet endroit, on trouve aussi une roche poreuse, le tuf, ainsi que des mousses assez rares. Chaque année à la Pentecôte, ce lieu reculé fait l'objet d'une procession.
Continuant son chemin par Vodelée-Soulme, l'Hermeton reçoit le Fond des Vaux et l'Omeri : il entre alors dans son parcours forestier. A cette hauteur se trouvent plusieurs abris sous roche, qui servaient de sépulture à l'époque préhistorique. Pendant la dernière guerre, ce sont des aviateurs américains qui y trouvèrent refuge, avec l'aide de certains habitants de la région. Sur l'Omeri, la carrière de Louvain-Chestia est une ancienne xploitation de marbre gris et rouge, démarrée en 1757. Près de Soulme, la carrière Falgeotte (18è siècle) puis la carrière Richemont (au 19è) ont-elles aussi participé au renouveau économique de la région. Ces trois carrières réputées, dont les marbres ornent le palais de Charles de Lorraine à Bruxelles, ainsi que certaines pièces du Louvre et de Versailles, furent exploitées jusqu'en 1950.
L'Hermeton parvient au moulin de Soulme. Il s'écoule ensuite à travers bois, par Hastière où il rencontre un nouveau moulin extraordinaire, dont la machinerie est toujours en ordre de marche et qui a souvent souffert des inondations. Quelques centaines de mètres plus loin, l'Hermeton rejoint finalement la Meuse, dont il est le premier affluent important en Belgique.