Le moulin (à vent) des Hayes.
Des documents de fin 17 e s. et fin 18 e s. le renseignent sous l'appellation “ Moulin de Bas Silly ” alors que dans le plan cadastral Popp, il est repris sous la dénomination “ Moulin des Haÿes ”. Plus tard et jusqu'à sa disparition en 1905, on le désigne aussi sous le nom de “ Moulin du Prince ”.
D'où vient ce qualificatif “ Moulin des Haÿes ” ? Précisons d'abord que “haÿe”, jargon d'époque, est synonyme(1) de “haie” (clôture d'épines ou d'autres plantes de même espèce).
De la tradition, nous tenons que les haies étaient particulièrement nombreuses dans le périmètre du moulin ; cet environnement serait dit-on, à l'origine de l'appellation.
Quant à l'autre appellation, “ Moulin du Prince ”, nous pensons à un surnom donné à l'un des meuniers ou propriétaires.
Le 2 mars 1658, par devant les hommes de fief du Hainaut, Paul Oorens , meunier et censier à Biévène prenait à ferme une terre au lieu-dit “Bourlon” en vue d'élever un moulin à vent à farine. Par ce contrat, ledit Oorens prenait l'engagement d'assumer personnellement tous les frais inhérents à la construction et à l'entretien et aussi de payer à l'Abbé d'Ename , 20 rasières (mesure de capacité valant 53,4 litres) de blé pendant 99 ans (archives Bricoult).
Précisons que le hameau dit de “Bourlon” faisait partie de la terre d'Ename à Bassilly
La suite des tractations en vue d'ériger le moulin nous échappent totalement comme aussi l'année de sa construction.
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Encadré, le Moulin de Bassilly ou des Haÿes
En 1861, une note de l'Abbé Delsaut, curé de Bassilly révèle qu'on a découvert sur l'estaque du moulin le millésime 1682. Ce millésime représente-t-il l'année d'érection du moulin ou rappelle-t-il un autre évènement ; une recherche plus approfondie est la seule, pensons-nous, à pouvoir apporter une réponse à l'une ou l'autre de ces questions. S'il apparaît que le millésime marque l'année de construction du moulin, il serait intéressant de connaître les raisons du délai anormalement long séparant le projet (année 1658) et sa concrétisation (année 1682). (
(1)Confirmation dans la note suivante, extraite des archives du Fonds d'Arenberg : Une fosse à poissons à deux pièces tenant l'une à l'autre n'ayant q'une haÿe entre deux gisant derrière la cense du Chasteau. |
A partir de 1658, nous manquons donc de renseignements jusque vers 1758 où François Demeuldre a reprend ce moulin pour le terme de 36 ans (Moulins en Hainaut).
Partie extraite de Ferraris dressée de 1771 à 1778. Encadré, le Moulin de Bassilly ou des Haÿes |
En 1789, Jean Baptiste d'Audenaerde est cité comme meunier du Moulin de Bassilly (Dewert, Moulins).
L'Atlas parcellaire correspondant au plan Popp dressé pour Bassilly vers 1850 renseigne Pierre Henri Joseph Bricoult en qualité de propriétaire du moulin mais ne donne pas le nom du meunier.
Partie extraite du plan cadastral Popp dressé pour Bassilly vers 1850. Encadré, le Moulin des Haÿes ou du Prince. |
En 1905, Van Gansberge Fr. sera le dernier meunier du Moulin des Haÿes ou du Prince puisque celui-ci fut renversé cette année-là par la tempête dévastatrice qui a sévit dans la nuit du 4 au 5 juillet 1905 ; le moulin n'était plus qu'un amas de bois et ne fut pas reconstruit. Voyez plutôt, le dessin de Chantry, réalisé d'après une carte postale datant de 1905.
Dessin (1984) de Chantry d'après une peinture de F. Bouché réalisée en 1902. |
Dessin (1984) de Chantry, réalisé d'après une carte postale de 1905 |
La ferme Léon Desenfans-Lebleux, située en face du moulin a subi le même sort. Carte postale de 1905.